Extrait du « Livre de la Foi selon dabooh »

et l’Avatar de Gaïa, la Déesse Mère, foulait le sol du Hall avec célérité. Ses pieds fusionnaient avec la terre à chaque pas comme si celle-ci lui donnait l’impulsion qui le faisait avancer. Il arriva au sommet d’un piton rocheux afin que son armée puisse le voir et l’acclamer. Sa silhouette impressionnante se détachait sur l’aube naissante. Les rayons du soleil se reflétaient sur son armure qui étincelait de mille feux. Haranguant ses troupes, il se dressait fièrement face à l’Avatar de Râ, le Dieu Père.
Leur lutte pour le contrôle de la surface du Häll n’avait trouvé aucun compromis convenable, et chacun avait envoyé sa plus grande armée pour ce dernier combat.
Son armée était composée des plus grands guerriers que la Déesse Mère avait pu engendrer, les Trölls. Utilisant tous les éléments pour façonner leur corps résistant et leur transmettant une part de sa volonté pour les animer, son armée entière agissait en parfaite communion, comme mue par un seul esprit, et désirant la victoire qui leur octroierait enfin de droit toutes les beautés qu’elle avait créées.
Sur le sol s’étendait à perte de vue les merveilles que Gaïa avait insufflée à cette Terre. Gaïa était l’âme de la Terre, c’était elle qui lui donnait la vie, et c’était avec l’aide Râ que cette vie devenait florissante.
Malheureusement ce dernier avait revendiqué tout ce qui émergeait du sol et se dressé vers lui, assurant que sans l’énergie transmise par ses rayons, rien ne pourrait survivre. Gaïa avait tenté d’expliquer la complémentarité de leurs actions, mais Râ était ambitieux et capricieux. Elle savait qu’il était prêts à tout pour s’accaparer ses créations, qu’il pourrait même tout détruire pour cela… Le triste exemple de sa sœur, la Déesse Coraltia lui revint en mémoire, elle qui avait insufflée la vie de mars et qu’il avait incinéré sans remords jusqu’à détruire la Déesse elle-même, ne laissant de la planète qu’un roc stérile…
Mais elle ne ferait pas la même erreur que sa sœur, elle avait prévu l’inéluctable, et le grand combat allait débuter.

La bataille fut terrible, les grands guerriers de la Déesse se battaient fièrement contre les invocations démoniaques de Râ. Les palefrois infernaux couraient sur tout le champ de bataille rependant mort et destruction où ils passaient. Leurs sabots incandescents faisaient trembler le sol et chargeaient les rangs serrés des Trölls de Gaïa. Ces derniers d’une résistance et d’une force hors normes repoussaient les vagues de démons sans discontinuer.
Les pertes étaient terrible dans les deux camps, et l’avantage de la bataille ne semblait pas acquis.
Alors l’Avatar de Gaïa défia l’Avatar de Râ.
Ils se jetèrent au milieu du champ de bataille faisant tournoyer leurs armes au-dessus de leur tête frappant et parant alternativement. Les blessures qu’ils s’infligeaient étaient terrible, et bientôt tous les combattant s’arrêtèrent pour suivre le duel, sachant pertinemment que l’issu de celui-ci indiquerait le camp victorieux.
Les deux Avatars se battaient depuis si longtemps que le temps semblaient s’être arrêté, et pour chaque blessure que l’un infligeait, la contre-attaque de l’autre était immédiate et cinglante !
Cependant, l’Avatar de Gaïa, les pieds bien ancrés dans la terre puisait son énergie directement de la Déesse, alors que les rayons parvenant à l’Avatar de Râ perdait en intensité de part la distance qui séparé le Dieu du théâtre des combats…
Ainsi alors que son ennemi s’affaiblissait peu à peu, l’Avatar de Gaïa prit le dessus, et un coup fatal fut porté.
Privé de leur chef, les armées de Râ se firent rapidement submerger, et la victoire semblait acquise dans les rangs des défenseurs de la Déesse.
Cela aurait été sans compter sur le caractère capricieux de Râ qui préféra tout détruire que d’accepter sa défaite.
Alors que les armées du Dieu Soleil se faisaient anéantir, une vive lumière éclaira le ciel au dessus de la Terre, suivie quelques instants après d’une explosion monumentale…
Puis vînt la terrible Vague de Feu.
Un torrent de flammes recouvrit le sol de la terre, incinérant tout sur son passage, les deux armées furent réduites en cendres, ainsi que toutes les créations de Gaïa. Tout fût détruit en quelques instants et ne resta que le silence.
Râ s’était détourné de la terre, un gout de fiel dans la bouche, mais Gaïa agonisante avait prévue tout cela…

naître longtemps auparavant le Grand Ver. Celui-ci avait creusé le sous-sol du Hall s’en nourrissant et construisant par la même un immense réseau de tunnels et galeries. Le Grand Ver s’était depuis longtemps enfoncé très profondément sous la surface où il trouvait encore des zones qui lui permettait de combler sa faim.
Ce sous-sol permettrait à la Vie de continuer, encore fallait-il qu'il reste de la vie.
Ainsi fût sacrifié son Avatar permettant à certaines de ses créations de survivre, les transportant dans les profondeurs du Hall, et transmis à sa plus grande réussite, les Trölls, le Don d’Immortalité. Lorsque l’enveloppe physique d’un Tröll est trop gravement abîmée, celui-ci s’effondre, et son corps se transporte en surface, lieu initial des créations de Gaïa. L’âme du Trölls après avoir rejoint l’Esprit Commun de la Déesse (dont peu de Tröll garde conscience à leur réveil) réintègre son corps en surface.
Sur la surface, la chaleur de Râ est toujours insoutenable et les êtres s’y aventurant ne peuvent y rester très longtemps sans subir de terribles brûlures.

une fois la survie de ses créations assurée, Gaïa sombra en torpeur, maintenant un contact avec les diverses entités au moment de leur mort, et transférant une part de son Esprit Commun dans chaque naissance.
Gaïa est toujours présente dans le Hall, vibrant au fond de chaque être et s’enrichissant de l’expérience acquise de chacun.
Une prophétie parle du retour de sa puissance. Le jour où les Trölls pourront à nouveau la servir au travers de son Avatar et reprendrons possession ce qui lui a était volé... la Surface.